Premiers pas à deux...
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Premiers pas à deux...
Ewaele Dim 3 Mai - 19:45
Elle l’avait laissé là, un instant, histoire d’enfiler rapidement une robe de lainage aussi verte que ses yeux et de glisser pieds et jambes dans ses cuissardes, elle avait dévalé rapidement les escaliers pour le rejoindre. Ils prendraient le temps de faire le tour du propriétaire plus tard. Pour l’instant l’urgence n’était pas là.
Elle le rejoignit et vint s’enquérir de ses propos alors qu’ils quittaient la source.
Que s’est-il passé, pourquoi tes affaires, ton coche et tout le reste ne sont pas là ? Tu es venu seul à cheval ?
Les sourcils de la Comtesse se froncèrent à nouveau, interrogeant son fiancé sur ce qui avait bien pu se passer.
On t’a refusé l’entrant de notre demeure dis-tu ? Je ne comprends pas… Nous avons un garde d’une valeur inestimable, je peux avoir une confiance sans faille en lui. Un respect que je ne retrouverais peut être chez aucun autre.
Elle passa une main dans son cou, mal à l’aise devant le Comte. Apparemment quelque chose s’était passé, et ça le mettait dans une colère qu’il avait du mal à contenir devant elle. Ewa se rendit devant une des ouvertures qui donnait sur la cour de leur habitation, ses yeux dirigés vers la herse, mais il était évident que rien n’était visible ainsi.
Elle le rejoignit et vint s’enquérir de ses propos alors qu’ils quittaient la source.
Que s’est-il passé, pourquoi tes affaires, ton coche et tout le reste ne sont pas là ? Tu es venu seul à cheval ?
Les sourcils de la Comtesse se froncèrent à nouveau, interrogeant son fiancé sur ce qui avait bien pu se passer.
On t’a refusé l’entrant de notre demeure dis-tu ? Je ne comprends pas… Nous avons un garde d’une valeur inestimable, je peux avoir une confiance sans faille en lui. Un respect que je ne retrouverais peut être chez aucun autre.
Elle passa une main dans son cou, mal à l’aise devant le Comte. Apparemment quelque chose s’était passé, et ça le mettait dans une colère qu’il avait du mal à contenir devant elle. Ewa se rendit devant une des ouvertures qui donnait sur la cour de leur habitation, ses yeux dirigés vers la herse, mais il était évident que rien n’était visible ainsi.
Ewaele- Admin
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Re: Premiers pas à deux...
Nico de Brassac Dim 3 Mai - 19:56
Il l'avait attendue patiemment, observant le salon dans lequel elle l'avait fait entrer. Si la pièce n'était pas aussi grande ou luxueuse que celles de l'hostel limougeaud des Brassac ou du château de Turenne, elle était par contre tout aussi confortable, voire même davantage, et on y dénotait le bon goût d'une femme dans l'agencement des meubles, dans l'ordonnancement du décor. Sans manière puisqu'il était chez lui après tout, le Comte s'approcha d'un guéridon sur lequel reposait un plateau garni de quelques gobelets et bouteilles. Il prit 2 récipients et y versa un liquide à la couleur rubis foncé. Lorsque la Comtesse entra, confortablement vêtue, il lui en tendit un, un sourire aux lèvres. Il allait proposer de trinquer lorsqu'elle ramena la conversation sur un sujet que le Comte aurait voulu éviter. Il soupira, tâchant de calmer la fureur qui bouillonnait encore au fond de lui. Il répondit, d'une voix aussi posée que possible mais dans laquelle se dénotait quand même un zeste de froideur.
Mon coche, mon escorte et mes bagages sont immobilisés à la porte, ne pouvant entrer. Le garde en qui tu as placé tant de confiance a juste refusé de lever la herse pour me laisser entrer, ainsi que ma suite. Aussi, j'apprécierais que tu l'informes que je suis aussi ici chez moi et, qu'à l'avenir, s'il veut garder sa place, il devra me témoigner un minimum d'égards.
Il but quelques gorgées de son vin, l'observant, de dos, à la fenêtre. Il reprit, tentant de désamorcer la réplique qui ne manquerait pas de venir :
Mais je te l'ai déjà dit, ce n'est rien qui vaille la peine d'y passer du temps dessus.
Mon coche, mon escorte et mes bagages sont immobilisés à la porte, ne pouvant entrer. Le garde en qui tu as placé tant de confiance a juste refusé de lever la herse pour me laisser entrer, ainsi que ma suite. Aussi, j'apprécierais que tu l'informes que je suis aussi ici chez moi et, qu'à l'avenir, s'il veut garder sa place, il devra me témoigner un minimum d'égards.
Il but quelques gorgées de son vin, l'observant, de dos, à la fenêtre. Il reprit, tentant de désamorcer la réplique qui ne manquerait pas de venir :
Mais je te l'ai déjà dit, ce n'est rien qui vaille la peine d'y passer du temps dessus.
Nico de Brassac- Messages : 20
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Re: Premiers pas à deux...
Ewaele Dim 3 Mai - 22:27
Elle ne perdit pas son temps en discussion inutile pour l’heure, même si son ton l’avait un peu chiffonnée, ce qui devait paraitre sur son visage quand elle fit demi-tour, elle ne releva pas.
Bien, je vais avertir de suite Agnès qui va faire le nécessaire auprès du garde pour qu’il ouvre la herse.
Elle se retourna en prenant chaque pan de sa robe dans ses mains, la tête haute et fière elle sortit, très à l’aise dans ses meubles, pour donner les ordres.
Une fois de retour, elle prit enfin le temps de regarder le verre qu’il lui avait servi, s’approcha de la table où elle l’avait simplement reposé sans en goûter le contenu. Le regard perdu sur un mur, elle repensait à la façon dont Nico lui avait parlé.
Elle ne l’attendait pas, ça il l’avait remarqué. Mais ce n’était pas ça qui l’avait blessé, mais plus qu’un simple fou de garde ne reconnut pas ses armoiries, ne connut pas son nom. Qu’y pouvait-elle en fait, nul homme n’avait fait la demande de lui rendre visite en sa demeure depuis qu’elle y était installée. Nul nom de visiteur pour la demeure principale n’avait été donné à Agnès et aux autres. Bref elle vivait en recluse ici attendant l’heure où il viendrait, mais devait-elle clamer à un serviteur le nom de son promis? Elle n’était pas attachée à tout cela à vrai dire, et elle avait un peu de mal à comprendre tout ce tohu-bohu envers un homme qui n’avait fait que son travail.
Ne rien dire puisqu’il le voulait ainsi, faire que tout se passe bien, car encore une fois le temps leur était compté. Sa poitrine se souleva doucement dans un soupir. Et c'était ainsi perdue dans ses réflexions, qu’elle entendit du bruit dans la cour. Le personnel de Nico prenait possession des lieux. Quoi faire ? Agnès avait l’air d’être à l’extérieur déjà, à les attendre. La laisser faire à moins que le Comte ait des ordres très précis à donner.
Elle se tourna enfin vers lui, visage fermé mais serein.
Mon intendante est dehors vers tes hommes, devenons-nous intervenir ou pas ? Des choses particulières à leur dire ou nous pouvons laisser la gérer tout cela?
Ses épaules s’affaissèrent un peu dans l’attente d’une réponse qu’elle espérait négative, le voir sortir du salon lui coutait plus cher que tout. Ses retrouvailles qu’elle attendait depuis si longtemps, après les doutes, les questions et les craintes, ne se passaient pas comme elle l’avait espéré.
Bien, je vais avertir de suite Agnès qui va faire le nécessaire auprès du garde pour qu’il ouvre la herse.
Elle se retourna en prenant chaque pan de sa robe dans ses mains, la tête haute et fière elle sortit, très à l’aise dans ses meubles, pour donner les ordres.
Une fois de retour, elle prit enfin le temps de regarder le verre qu’il lui avait servi, s’approcha de la table où elle l’avait simplement reposé sans en goûter le contenu. Le regard perdu sur un mur, elle repensait à la façon dont Nico lui avait parlé.
Elle ne l’attendait pas, ça il l’avait remarqué. Mais ce n’était pas ça qui l’avait blessé, mais plus qu’un simple fou de garde ne reconnut pas ses armoiries, ne connut pas son nom. Qu’y pouvait-elle en fait, nul homme n’avait fait la demande de lui rendre visite en sa demeure depuis qu’elle y était installée. Nul nom de visiteur pour la demeure principale n’avait été donné à Agnès et aux autres. Bref elle vivait en recluse ici attendant l’heure où il viendrait, mais devait-elle clamer à un serviteur le nom de son promis? Elle n’était pas attachée à tout cela à vrai dire, et elle avait un peu de mal à comprendre tout ce tohu-bohu envers un homme qui n’avait fait que son travail.
Ne rien dire puisqu’il le voulait ainsi, faire que tout se passe bien, car encore une fois le temps leur était compté. Sa poitrine se souleva doucement dans un soupir. Et c'était ainsi perdue dans ses réflexions, qu’elle entendit du bruit dans la cour. Le personnel de Nico prenait possession des lieux. Quoi faire ? Agnès avait l’air d’être à l’extérieur déjà, à les attendre. La laisser faire à moins que le Comte ait des ordres très précis à donner.
Elle se tourna enfin vers lui, visage fermé mais serein.
Mon intendante est dehors vers tes hommes, devenons-nous intervenir ou pas ? Des choses particulières à leur dire ou nous pouvons laisser la gérer tout cela?
Ses épaules s’affaissèrent un peu dans l’attente d’une réponse qu’elle espérait négative, le voir sortir du salon lui coutait plus cher que tout. Ses retrouvailles qu’elle attendait depuis si longtemps, après les doutes, les questions et les craintes, ne se passaient pas comme elle l’avait espéré.
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Re: Premiers pas à deux...
Nico de Brassac Dim 3 Mai - 23:23
Il avait fait son devoir, certes, mais était-ce une raison pour le laisser continuer à agir à sa guise. Au fond de lui, le Comte savait pertinemment que le gros garde n'était pour rien dans sa colère, même si sa conduite quelque peu cavalière l'avait fait un instant sortir de ses gonds. Non, ce qui l'avait profondément marqué, c'est qu'il pensait venir dans une demeure qui était à tous les deux et que, finalement, iil se retrouvait chez elle. La domesticité était la sienne et n'entendait obéir qu'à elle.
Pendant qu'elle sortait donner ses ordres à son intendante, il s'approcha de la fenêtre qu'elle avait elle-même quittée quelques instants auparavant. Il observa la cour, attendant son retour. Il se disait que la situation devait être la même pour elle lorsqu'elle venait à l'hostel de Brassac. Après tout, elle se rendait chez lui. Finalement, de quoi se plaignait-il ? C'était la situation inverse, rien de plus. Peut-être s'attendait-il juste à être aussi un peu chez lui et que le domestique connût au moins un tantinet son nom puisqu'il était censé être un des occupants des lieux. Un jour du moins...
Il l'entendit rentrer dans la pièce mais ne se retourna pas, occupé à surveiller l'entrée de ses gens dans la cour. Il n'entendit que d'une oreille sa question mais n'en répondit pas moins immédiatement.
Non, c'est inutile. Ton intendante semble connaître son affaire. Grâce à elle, mes gens trouveront sûrement quelque recoin où se loger. De toute façon, ce n'est que provisoire. Mon congé n'est que de quelques semaines, tout au plus.
Sans quitter la cour du regard, il porta son gobelet à ses lèvres et avala quelques gorgées supplémentaires. La tension était palpable et les retrouvailles commençaient relativement mal. Son absence avait-elle été trop longue et cassé quelque chose entre eux ? Il pensait leur amour suffisamment fort pour surmonter ce genre d'épreuves, somme toute courante dans le milieu auquel ils appartenaient tous deux. Peut-être s'était-il trompé et leur relation n'était pas assez mûre pour ça. Non, il ne pouvait et ne voulait pas le croire ! Se retournant, faisant mine de ne pas remarquer sa mine abattue, il s'efforça de prendre un air enjoué, avant d'ajouter :
Ce que tu as fait avec cette demeure est remarquable. Je m'y sens déjà chez moi ! C'est étrange mais je n'avais jamais remarqué cette propriété alors que je suis passé des dizaines de fois à cet endroit. Etrange, vraiment ! Un temps de silence, de réflexion. Je suis désolé de n'avoir pas été là pour t'aider dans l'aménagement. J'aurais aimé participé et partager ça avec toi.
Pendant qu'elle sortait donner ses ordres à son intendante, il s'approcha de la fenêtre qu'elle avait elle-même quittée quelques instants auparavant. Il observa la cour, attendant son retour. Il se disait que la situation devait être la même pour elle lorsqu'elle venait à l'hostel de Brassac. Après tout, elle se rendait chez lui. Finalement, de quoi se plaignait-il ? C'était la situation inverse, rien de plus. Peut-être s'attendait-il juste à être aussi un peu chez lui et que le domestique connût au moins un tantinet son nom puisqu'il était censé être un des occupants des lieux. Un jour du moins...
Il l'entendit rentrer dans la pièce mais ne se retourna pas, occupé à surveiller l'entrée de ses gens dans la cour. Il n'entendit que d'une oreille sa question mais n'en répondit pas moins immédiatement.
Non, c'est inutile. Ton intendante semble connaître son affaire. Grâce à elle, mes gens trouveront sûrement quelque recoin où se loger. De toute façon, ce n'est que provisoire. Mon congé n'est que de quelques semaines, tout au plus.
Sans quitter la cour du regard, il porta son gobelet à ses lèvres et avala quelques gorgées supplémentaires. La tension était palpable et les retrouvailles commençaient relativement mal. Son absence avait-elle été trop longue et cassé quelque chose entre eux ? Il pensait leur amour suffisamment fort pour surmonter ce genre d'épreuves, somme toute courante dans le milieu auquel ils appartenaient tous deux. Peut-être s'était-il trompé et leur relation n'était pas assez mûre pour ça. Non, il ne pouvait et ne voulait pas le croire ! Se retournant, faisant mine de ne pas remarquer sa mine abattue, il s'efforça de prendre un air enjoué, avant d'ajouter :
Ce que tu as fait avec cette demeure est remarquable. Je m'y sens déjà chez moi ! C'est étrange mais je n'avais jamais remarqué cette propriété alors que je suis passé des dizaines de fois à cet endroit. Etrange, vraiment ! Un temps de silence, de réflexion. Je suis désolé de n'avoir pas été là pour t'aider dans l'aménagement. J'aurais aimé participé et partager ça avec toi.
Dernière édition par Nico de Brassac le Lun 4 Mai - 0:30, édité 1 fois
Nico de Brassac- Messages : 20
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Re: Premiers pas à deux...
Ewaele Lun 4 Mai - 0:14
Elle sentait cette tension, mais quoi faire? Parler ? Se taire ? Haussement d’épaule plus pour elle qu’autre chose. Leur attitude n’était pas celle de deux amants éperdument amoureux l’un de l’autre. Tout n’était que froid et solitude. Qu’avait-elle fait ?
Elle prit son verre tout en écoutant sa réponse et se dirigea à l’opposé, se calant dans un coin de la pièce, scrutant meubles après meubles, objets après objets. Complètement prise au dépourvue par ses paroles.
Bien sûr elle savait qu’il repartirait, mais sa façon d’annoncer les faits la laissait dubitative. Elle aurait aimé fuir ce salon, qui d’un seul coup se faisait trop étroit, presque irrespirable. Ewa avait rêvé ce jour, elle l’avait idéalisé, elle ferma les yeux alors que le Comte reprenait la discussion, sur un ton qui se voulait plus léger.
Elle prit sa respiration et se lança.
Arrêtons de nous torturer avec tout ça, tu n’étais pas là non c’est un fait, et tu ne le seras plus dans quelques temps. Je pensais que, d’installer des choses nous appartenant à tous les deux en ces murs, nous ferait nous réunir ici, nous ferait ouvrir cette demeure que je rêvais familiale un jour.
Du peu que tu as vu, je ne sais même pas si tu as remarqué que Guillaume avait pu m’aider pour l’aménagement avec des choses t’appartenant, pour que tu te sentes chez toi. Il a fait tout ce qu’il a pu, m’a donné des conseils pour l’agencement par rapport à tes goûts, à tes habitudes. Tout ça pour te plaire, pour que tu puisses souffler comme tu le fais dans tes terres. Je ne voulais pas un chez moi, pas un chez toi, mais bien une maison pour nous. Un peu de ci, un peu de ça et lié le tout par ce qu’on aurait pu appeler notre amour.
J’ai l’impression que c’est un échec cuisant. J’avais tout imaginé pour cette journée où, enfin, tu me retrouverais, mais pas ça.
J’ai l’impression que nous sommes deux inconnus qui se retrouvent pour la première fois dans une même pièce. Je n’ai qu’une envie là Nico. Prendre mes jambes à mon cou et fuir, partir loin, vite…
Silence enfin, tempes qui lui faisaient mal. Un étau, ses doigts qui se crispaient sur les pans de sa robe qu’elle tenait toujours malgré elle. Fuir son regard pour ne pas lui montrer son désarroi et sa douleur.
Elle prit son verre tout en écoutant sa réponse et se dirigea à l’opposé, se calant dans un coin de la pièce, scrutant meubles après meubles, objets après objets. Complètement prise au dépourvue par ses paroles.
Bien sûr elle savait qu’il repartirait, mais sa façon d’annoncer les faits la laissait dubitative. Elle aurait aimé fuir ce salon, qui d’un seul coup se faisait trop étroit, presque irrespirable. Ewa avait rêvé ce jour, elle l’avait idéalisé, elle ferma les yeux alors que le Comte reprenait la discussion, sur un ton qui se voulait plus léger.
Elle prit sa respiration et se lança.
Arrêtons de nous torturer avec tout ça, tu n’étais pas là non c’est un fait, et tu ne le seras plus dans quelques temps. Je pensais que, d’installer des choses nous appartenant à tous les deux en ces murs, nous ferait nous réunir ici, nous ferait ouvrir cette demeure que je rêvais familiale un jour.
Du peu que tu as vu, je ne sais même pas si tu as remarqué que Guillaume avait pu m’aider pour l’aménagement avec des choses t’appartenant, pour que tu te sentes chez toi. Il a fait tout ce qu’il a pu, m’a donné des conseils pour l’agencement par rapport à tes goûts, à tes habitudes. Tout ça pour te plaire, pour que tu puisses souffler comme tu le fais dans tes terres. Je ne voulais pas un chez moi, pas un chez toi, mais bien une maison pour nous. Un peu de ci, un peu de ça et lié le tout par ce qu’on aurait pu appeler notre amour.
J’ai l’impression que c’est un échec cuisant. J’avais tout imaginé pour cette journée où, enfin, tu me retrouverais, mais pas ça.
J’ai l’impression que nous sommes deux inconnus qui se retrouvent pour la première fois dans une même pièce. Je n’ai qu’une envie là Nico. Prendre mes jambes à mon cou et fuir, partir loin, vite…
Silence enfin, tempes qui lui faisaient mal. Un étau, ses doigts qui se crispaient sur les pans de sa robe qu’elle tenait toujours malgré elle. Fuir son regard pour ne pas lui montrer son désarroi et sa douleur.
Ewaele- Admin
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Re: Premiers pas à deux...
Nico de Brassac Lun 4 Mai - 3:38
Au fur et à mesure que sa promise déballait ce qu'elle avait sur le coeur, lâchant la bride à sa souffrance, à ses doutes, à ses inquiétudes, le visage du Comte pâlissait, tandis que ses épaules se raidissaient involontairement. Lorsqu'elle se tut, un silence pesant et lourd s'installa. Lentement, le Comte se retourna, les yeux d'abord fermés dans une vaine tentative de retrouver sa sérénité intérieure, la joie qui avait été sienne de venir en ce lieu, de la retrouver, enfin. Même cela leur semblait interdit. Les retrouvailles tant attendues étaient en train de se transformer en scène de ménage, ce dont le Comte avait une sainte horreur. Il n'avait jamais aimé le déballage de sentiments, étant souvent incapable de dévoiler les siens. Pourtant, elle seule avait su le faire s'ouvrir et, ce, dès le début de leur relation, alors qu'ils n'étaient que de simples amis, avant que les choses ne prennent un autre tour, auquel ils ne s'étaient attendus ni l'un, ni l'autre. Les traits toujours crispés par le chagrin, il la regarda intensément, ne sachant trop quoi dire, ni quoi répondre à une telle diatribe. Pourtant, il fallait bien... il ne pouvait pas la laisser aussi désemparée, si visiblement retournée. En quelques pas, il couvrit l'espace qui les séparait et prit ses mains entre les siennes. Inconsciemment, se noyant dans ses yeux, vert émeraude contre vert eau, il s'épancha, murmurant, sussurant, l'enveloppant de sa voix :
J'ai noté tout tes aménagements et bien plus encore. C'est simplement que je ne m'attendais pas à ce que mes propres serviteurs ne connaissent pas même mon nom, alors que cette demeure est faite pour abriter notre amour, nos futurs enfants. Comment aurais-tu réagi si tu t'étais trouvée dans ma position ? Arriver chez toi et t'apercevoir que, non seulement, tu n'y es pas attendu mais, qu'en plus, ton nom n'a pas même été prononcé. Crois-tu que je m'attendais à une telle réception ? Je n'aspirais qu'à te retrouver et je me trouve la porte close au nez. N'importe quel étranger peut franchir ce seuil pour peu qu'il participe à la vie politique de ce Comté mais, moi, ton futur époux, je n'ai pas même eu la moindre chance de le faire.
Soupir.
Deux étrangers, dis-tu ? Je note, moi, une incompréhension. Je dois te dire que je n'ai pas compris tes courriers, tes doutes, tes questions. Je n'étais parti que depuis quelques semaines que déjà tu t'alarmais, que tu remettais en cause mes sentiments à ton égard, ma volonté de passer ma vie à tes côtés, sans parler du reproche implicite de mon engagement auprès de Sa Majesté, ma non-participation à ta liste pour les Comtales. Je ne reviendrai pas là-dessus, je n'en ai aucune envie. Je croyais seulement que tu étais aussi sûre de mon amour que je le suis du tien. J'ai dû me tromper... peut-être ne mérite-je pas que tu m'aimes autant que je t'aime. Vois-tu, jamais je n'ai douté de toi, de ce que tu pouvais ressentir pour moi, de la certitude que tu serais toujours là pour moi, quelles que soient les situations, la distance.
Il se tut enfin, portant ses mains toujours emprisonnées à ses lèvres, ne la lâchant pas du regard. Il pouvait sentir son déchirement, les sentiments que chacun de ses mots avaient soulevé en elle. Si seulement elle pouvait se rendre compte combien il était sien, combien il espérait le moindre de ses regards, la plus petite approbation de ses actions, le plus minime crispement des lèvres annonçant un sourire, un pétillement de ses yeux. Jamais il ne pourrait trouver les mots pour lui avouer la profondeur du sentiment qui l'unissait à elle, jusqu'à en mourir si nécessaire.
J'ai noté tout tes aménagements et bien plus encore. C'est simplement que je ne m'attendais pas à ce que mes propres serviteurs ne connaissent pas même mon nom, alors que cette demeure est faite pour abriter notre amour, nos futurs enfants. Comment aurais-tu réagi si tu t'étais trouvée dans ma position ? Arriver chez toi et t'apercevoir que, non seulement, tu n'y es pas attendu mais, qu'en plus, ton nom n'a pas même été prononcé. Crois-tu que je m'attendais à une telle réception ? Je n'aspirais qu'à te retrouver et je me trouve la porte close au nez. N'importe quel étranger peut franchir ce seuil pour peu qu'il participe à la vie politique de ce Comté mais, moi, ton futur époux, je n'ai pas même eu la moindre chance de le faire.
Soupir.
Deux étrangers, dis-tu ? Je note, moi, une incompréhension. Je dois te dire que je n'ai pas compris tes courriers, tes doutes, tes questions. Je n'étais parti que depuis quelques semaines que déjà tu t'alarmais, que tu remettais en cause mes sentiments à ton égard, ma volonté de passer ma vie à tes côtés, sans parler du reproche implicite de mon engagement auprès de Sa Majesté, ma non-participation à ta liste pour les Comtales. Je ne reviendrai pas là-dessus, je n'en ai aucune envie. Je croyais seulement que tu étais aussi sûre de mon amour que je le suis du tien. J'ai dû me tromper... peut-être ne mérite-je pas que tu m'aimes autant que je t'aime. Vois-tu, jamais je n'ai douté de toi, de ce que tu pouvais ressentir pour moi, de la certitude que tu serais toujours là pour moi, quelles que soient les situations, la distance.
Il se tut enfin, portant ses mains toujours emprisonnées à ses lèvres, ne la lâchant pas du regard. Il pouvait sentir son déchirement, les sentiments que chacun de ses mots avaient soulevé en elle. Si seulement elle pouvait se rendre compte combien il était sien, combien il espérait le moindre de ses regards, la plus petite approbation de ses actions, le plus minime crispement des lèvres annonçant un sourire, un pétillement de ses yeux. Jamais il ne pourrait trouver les mots pour lui avouer la profondeur du sentiment qui l'unissait à elle, jusqu'à en mourir si nécessaire.
Nico de Brassac- Messages : 20
Date d'inscription : 02/05/2009
Re: Premiers pas à deux...
Ewaele Lun 4 Mai - 9:51
Oh la colère montait… Que ces reproches étaient injustifiés, elle ne comprenait plus d’un seul coup et était devenue la cible sur qui il fallait lâcher sa verve. Parfait, mais elle ne se laisserait pas ainsi insulter pour des choses qui n’étaient pas!
Nico cela suffit! Je ne t’ai jamais reproché ton engagement envers Sa Majesté, je ne vois même pas de quoi tu parles, et en ce qui concerne la liste… Se mord la lèvre avant de reprendre,ce qui m’a blessée, c’est que tu sois aussi long à me répondre, à me donner signe de vie. Tu as fait trainer les choses alors que tu connais aussi bien que moi le calendrier électoral qui est celui du Limousin! Tu te fais blessant pourquoi? Par simple plaisir? Tu aurais pu t’abstenir de tout cet étalage. Je n’ai jamais remis tes sentiments en doute, mais avoue que nous ne portons pas la même valeur aux choses.
Nos échanges épistolaires n’ont pas mis en avant ce que tu affirmes, où alors tu as mal lu. Je les connais par cœur, que ça soit les tiens ou les miens, tellement je les ai lus et relus. Souviens-toi de celui où tu me dis que tu prends les devants pour me donner des nouvelles pensant me faire plaisir… Pourquoi ces paroles Nico? Car toi dans tes engagements tu penses que tout est acquis, mais non tout s’entretient, même l’amour que tu me portes! Ne me dis pas que ton cœur ne bat pas plus vite quand ma buse t’apporte de mes nouvelles, ne me dis pas que tu ne prends pas plaisir à lire mes mots pour toi écris ?
En ce qui concerne « Respire » je ne préfère pas revenir dessus, je crois que là non plus tu ne peux me comprendre… Et pourtant qui mieux que toi le pourrait vu comme tu prônes tes engagements envers la couronne? Ce n’est peut être pas le même combat, mais oui je comptais sur toi, tu sais ce que j’ai vécu, tu sais ce qu’il sait passé justement, qui mieux que toi pouvait me comprendre concernant ces comtales? Et si ça te dérangeais tant que ça de faire partis de ma future liste un simple « NON » aurait suffit au lieu de ne rien dire et me faire poireauter !
Mais je ne vois pas pourquoi je m’amuse à discourir ainsi avec toi, puisque de toute façon j’ai tous les torts possibles et imaginables, puisque je ne suis pas celle sans doute que tu pensais.
Oh une dernière chose encore! Tu sais très bien que je n’aurais pas prêté la même attention que toi à ce que j’appellerais des broutilles… Mais nous n’avons pas la même noblesse, ni la même éducation! Et si les serviteurs ne connaissent ni ton nom, ni ton existence, pose-toi les bonnes questions au lieu de me jeter à la figure ses paroles que je prends comme une gifle. Maintenant si tu as fini permets-moi de me retirer, je ne supporterai pas plus d’être un mannequin de paille qui doit subir les assauts de ta pointe sans en connaitre la cause réelle!
Je ne sais pas quel message tu veux faire passer Nicotortue de Brassac, et je ne sais pas si tu as choisi les bons mots… Peut être ne suis-je pas la personne que tu crois… Peut être ne suis-je pas la femme qu’il te faut…
Elle baissa la tête, ses derniers mots lui avait fait bien plus de mal qu’elle ne pourrait jamais l’avouer, émettre des doutes sur tout ce qu’elle faisait ou entreprenait, et lui faire porter la croix d’erreurs qui pour elle n’en était pas. L’irlandaise était au bord d’une crise tant connue de ses gens, son visage avait soudainement pâli. Retirant ses mains des siennes, elle se dégagea doucement pour essayer de sortir de la pièce.
Ses tempes la torturaient, et maintenant c’était son épaule qui la lançait, toujours ces petites séquelles gardées de l’enlèvement. Elle sentait son corps en ébullition, ses jambes se dérobèrent essayant d'accuser le choc provoqué par la situation, elle s’accrocha à un fauteuil qui se trouvait à ses côtés, elle aurait pu se laisser tomber sur les genoux, mais elle ne voulait rien laisser paraître. Son corps la faisait souffrir, et son cœur était déchiré. Elle marmonna pour elle-même se dirigeant vers la porte.
J’aurais mieux fait d’y rester...
Son cloître ou la chambre, elle hésitait sur le lieu où se rendre pour s’effondrer sans doute, cachée aux yeux de tous !
Nico cela suffit! Je ne t’ai jamais reproché ton engagement envers Sa Majesté, je ne vois même pas de quoi tu parles, et en ce qui concerne la liste… Se mord la lèvre avant de reprendre,ce qui m’a blessée, c’est que tu sois aussi long à me répondre, à me donner signe de vie. Tu as fait trainer les choses alors que tu connais aussi bien que moi le calendrier électoral qui est celui du Limousin! Tu te fais blessant pourquoi? Par simple plaisir? Tu aurais pu t’abstenir de tout cet étalage. Je n’ai jamais remis tes sentiments en doute, mais avoue que nous ne portons pas la même valeur aux choses.
Nos échanges épistolaires n’ont pas mis en avant ce que tu affirmes, où alors tu as mal lu. Je les connais par cœur, que ça soit les tiens ou les miens, tellement je les ai lus et relus. Souviens-toi de celui où tu me dis que tu prends les devants pour me donner des nouvelles pensant me faire plaisir… Pourquoi ces paroles Nico? Car toi dans tes engagements tu penses que tout est acquis, mais non tout s’entretient, même l’amour que tu me portes! Ne me dis pas que ton cœur ne bat pas plus vite quand ma buse t’apporte de mes nouvelles, ne me dis pas que tu ne prends pas plaisir à lire mes mots pour toi écris ?
En ce qui concerne « Respire » je ne préfère pas revenir dessus, je crois que là non plus tu ne peux me comprendre… Et pourtant qui mieux que toi le pourrait vu comme tu prônes tes engagements envers la couronne? Ce n’est peut être pas le même combat, mais oui je comptais sur toi, tu sais ce que j’ai vécu, tu sais ce qu’il sait passé justement, qui mieux que toi pouvait me comprendre concernant ces comtales? Et si ça te dérangeais tant que ça de faire partis de ma future liste un simple « NON » aurait suffit au lieu de ne rien dire et me faire poireauter !
Mais je ne vois pas pourquoi je m’amuse à discourir ainsi avec toi, puisque de toute façon j’ai tous les torts possibles et imaginables, puisque je ne suis pas celle sans doute que tu pensais.
Oh une dernière chose encore! Tu sais très bien que je n’aurais pas prêté la même attention que toi à ce que j’appellerais des broutilles… Mais nous n’avons pas la même noblesse, ni la même éducation! Et si les serviteurs ne connaissent ni ton nom, ni ton existence, pose-toi les bonnes questions au lieu de me jeter à la figure ses paroles que je prends comme une gifle. Maintenant si tu as fini permets-moi de me retirer, je ne supporterai pas plus d’être un mannequin de paille qui doit subir les assauts de ta pointe sans en connaitre la cause réelle!
Je ne sais pas quel message tu veux faire passer Nicotortue de Brassac, et je ne sais pas si tu as choisi les bons mots… Peut être ne suis-je pas la personne que tu crois… Peut être ne suis-je pas la femme qu’il te faut…
Elle baissa la tête, ses derniers mots lui avait fait bien plus de mal qu’elle ne pourrait jamais l’avouer, émettre des doutes sur tout ce qu’elle faisait ou entreprenait, et lui faire porter la croix d’erreurs qui pour elle n’en était pas. L’irlandaise était au bord d’une crise tant connue de ses gens, son visage avait soudainement pâli. Retirant ses mains des siennes, elle se dégagea doucement pour essayer de sortir de la pièce.
Ses tempes la torturaient, et maintenant c’était son épaule qui la lançait, toujours ces petites séquelles gardées de l’enlèvement. Elle sentait son corps en ébullition, ses jambes se dérobèrent essayant d'accuser le choc provoqué par la situation, elle s’accrocha à un fauteuil qui se trouvait à ses côtés, elle aurait pu se laisser tomber sur les genoux, mais elle ne voulait rien laisser paraître. Son corps la faisait souffrir, et son cœur était déchiré. Elle marmonna pour elle-même se dirigeant vers la porte.
J’aurais mieux fait d’y rester...
Son cloître ou la chambre, elle hésitait sur le lieu où se rendre pour s’effondrer sans doute, cachée aux yeux de tous !
Ewaele- Admin
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Re: Premiers pas à deux...
Nico de Brassac Mar 5 Mai - 2:54
Et voilà, c'était parti ! Pour une scène de retrouvailles, on pouvait dire que celle-ci sortait de l'ordinaire et que personne n'aurait pû s'y attendre. Il fallait croire que c'était une spécialité comtale de faire compliqué lorsque c'était si simple. Malgré la moutarde qui lui montait au nez, le Comte pâlissait au fur et à mesure que le ton d'Ewa montait. Contrairement à beaucoup, la pâleur n'était pas pour lui un signe d'affaiblissement mais le reflet d'un effort pour se dominer et se calmer. Il avait toujours préféré les mots qui font mouche aux éclats de voix : c'était beaucoup plus efficace et cela demandait beaucoup moins d'énergie. Aussi, sans lui laisser le temps de sortir, sans même remarquer son instant de faiblesse, continua-t-il :
Mais, justement, c'est bien là le problème ! Tu comptais sur ma participation comme si elle était acquise... m'as-tu demandé mon avis avant de proposer mon nom à tes coéquipiers ? N'as-tu pas vécu la dernière campagne des Comtales, avec l'affaire "Etincelles" ? N'en as-tu pas vu les conséquences, pour moi et certaines de mes connaissances qui refusent même de m'adresser la parole depuis lors ? Crois-tu vraiment que nos deux noms sur une liste commune n'aurait pas renforcé les soupçons de manipulation dont tu avais fait l'objet. Penses-tu que cela aurait une bonne publicité pour ta nouvelle liste ? Par contre, j'admets que tu méritais une réponse et je m'excuse de t'avoir fait attendre sans te dire de quoi il retournait exactement. Voilà, es-tu satisfaite. J'ai tort !
Et, de plus, je me pose les bonnes questions. Mes propres gens ne connaissent pas même mon nom ! Peut-être est-ce ma faute si je passe la plupart de mon temps à Paris, à arpenter les couloirs du Louvre et de la chapelle héraldique ? Certes, c'est mon choix. J'en suis fier. Je ne vais pas renoncer à tout ce que j'ai construit jusqu'à présent pour venir m'enterrer en Limousin où il n'y a rien pour moi, si ce n'est toi ! Tu es la seule chose qui me retient encore à cette province. Sinon, crois-moi, cela ferait longtemps que j'aurais établi ma résidence à Fontenay et à Paris. Toi, et toi seule, je le répète, a le pouvoir de me faire revenir sur ces terres.
Une pause, pendant laquelle l'état de la Comtesse attira son attention. Il s'en approcha et s'agenouilla à ses côtés, subitement calmé. D'un ton plus posé, adouci, presque doctoral, il enchaîna :
Tu es celle que je pensais et rien ne me fera jamais changer d'avis ! Tu es la femme qu'il me faut. Et ce n'est pas cette dispute qui modifiera cette certitude, au contraire. Si nous ne nous aimions pas autant, nous n'en serions pas là. C'est un signe de notre souffrance commune, de la blessure infligée par la distance et le temps passé sans se voir. Une autre pause. Crois-tu que je prendrais la peine d'ouvrir mon coeur et mon âme si ce n'était pour quelqu'un à qui je tiens vraiment ? Si je te fais part de la moindre de mes observations, c'est pour ne rien te cacher. Je préfère l'honnêteté à la dissimulation. Bien sûr que mon coeur manquait un battement à la réception de tes courriers... c'est leur contenu qui m'a peu à peu étonné !
D'un geste ferme mais doux, il reprit l'une de ses mains dans les siennes et la porta à nouveau à ses lèvres, déposant à l'intérieur du poignet un baiser appuyé et tendre à la fois.
Et puis cesse de te rabaisser sans cesse. Nous ne venons pas du même monde, certes, mais si j'avais voulu pour épouse une parfaite petite héritière, j'aurais trouvé sans peine. Je t'aime comme tu es, pleine et entière, fougueuse, tempétueuse, fragile aussi ! C'est peut-être simplement moi qui ne suis pas du tout celui que tu croyais, celui que tu mérites.
A ces mots, c'est son regard à lui qui se voile derrière un nuage de douleur et de solitude si longtemps refoulées. Il attendit sa réponse, les yeux emplis d'espoir et de remords à la vue de la souffrance qui était sienne et dont il était l'unique cause.
Mais, justement, c'est bien là le problème ! Tu comptais sur ma participation comme si elle était acquise... m'as-tu demandé mon avis avant de proposer mon nom à tes coéquipiers ? N'as-tu pas vécu la dernière campagne des Comtales, avec l'affaire "Etincelles" ? N'en as-tu pas vu les conséquences, pour moi et certaines de mes connaissances qui refusent même de m'adresser la parole depuis lors ? Crois-tu vraiment que nos deux noms sur une liste commune n'aurait pas renforcé les soupçons de manipulation dont tu avais fait l'objet. Penses-tu que cela aurait une bonne publicité pour ta nouvelle liste ? Par contre, j'admets que tu méritais une réponse et je m'excuse de t'avoir fait attendre sans te dire de quoi il retournait exactement. Voilà, es-tu satisfaite. J'ai tort !
Et, de plus, je me pose les bonnes questions. Mes propres gens ne connaissent pas même mon nom ! Peut-être est-ce ma faute si je passe la plupart de mon temps à Paris, à arpenter les couloirs du Louvre et de la chapelle héraldique ? Certes, c'est mon choix. J'en suis fier. Je ne vais pas renoncer à tout ce que j'ai construit jusqu'à présent pour venir m'enterrer en Limousin où il n'y a rien pour moi, si ce n'est toi ! Tu es la seule chose qui me retient encore à cette province. Sinon, crois-moi, cela ferait longtemps que j'aurais établi ma résidence à Fontenay et à Paris. Toi, et toi seule, je le répète, a le pouvoir de me faire revenir sur ces terres.
Une pause, pendant laquelle l'état de la Comtesse attira son attention. Il s'en approcha et s'agenouilla à ses côtés, subitement calmé. D'un ton plus posé, adouci, presque doctoral, il enchaîna :
Tu es celle que je pensais et rien ne me fera jamais changer d'avis ! Tu es la femme qu'il me faut. Et ce n'est pas cette dispute qui modifiera cette certitude, au contraire. Si nous ne nous aimions pas autant, nous n'en serions pas là. C'est un signe de notre souffrance commune, de la blessure infligée par la distance et le temps passé sans se voir. Une autre pause. Crois-tu que je prendrais la peine d'ouvrir mon coeur et mon âme si ce n'était pour quelqu'un à qui je tiens vraiment ? Si je te fais part de la moindre de mes observations, c'est pour ne rien te cacher. Je préfère l'honnêteté à la dissimulation. Bien sûr que mon coeur manquait un battement à la réception de tes courriers... c'est leur contenu qui m'a peu à peu étonné !
D'un geste ferme mais doux, il reprit l'une de ses mains dans les siennes et la porta à nouveau à ses lèvres, déposant à l'intérieur du poignet un baiser appuyé et tendre à la fois.
Et puis cesse de te rabaisser sans cesse. Nous ne venons pas du même monde, certes, mais si j'avais voulu pour épouse une parfaite petite héritière, j'aurais trouvé sans peine. Je t'aime comme tu es, pleine et entière, fougueuse, tempétueuse, fragile aussi ! C'est peut-être simplement moi qui ne suis pas du tout celui que tu croyais, celui que tu mérites.
A ces mots, c'est son regard à lui qui se voile derrière un nuage de douleur et de solitude si longtemps refoulées. Il attendit sa réponse, les yeux emplis d'espoir et de remords à la vue de la souffrance qui était sienne et dont il était l'unique cause.
Nico de Brassac- Messages : 20
Date d'inscription : 02/05/2009
Re: Premiers pas à deux...
Ewaele Mar 5 Mai - 15:09
Elle l’avait écouté, entendu, mais elle n’avait plus envie de tout ça. Trop de mots, trop de choses dites qui tourbillonnaient dans sa tête, elle avait soif de tranquillité, de simplicité, de douceur. Tout ce qui venait d’être lâché était douloureux, elle n’avait jamais voulu cela. Son corps n’était que souffrance et son cœur ne volait pas plus haut. Pourquoi se déchirer ainsi, pourquoi se faire du mal? Etait-ce donc ça l’amour? Affrontement, obstination, rancœur, doutes, piques? Quelle ironie du sort alors, car elle s'était bien fourvoyée.
Elle chassa tout cela de sa tête par un mouvement infime, accompagné d'un léger soupir. Non elle voulait se battre pour ce qu’elle croyait être juste, pour ce qu’elle désirait construire avec lui et qu’elle n’avait jamais autant désiré avec quiconque. Monde de concessions, où il fallait oublier les rêves et mettre à terre son caractère pour baisser ses armes et la muraille construite pour se protéger, mais c’était si dur… Si peu elle…
Son baiser sur la peau fine de son poignet provoqua un frisson de sa nuque au bas de son dos, elle tourna alors son regard vers lui. Ewa n’avait même pas prêté attention au fait qu’elle soit là, posée et lui agenouillé à ses côtés, elle ne pouvait se voir mais elle savait se qu’elle ressentait, et se doutait qu’elle devait faire pitié par sa mine défaite et son corps recroquevillé sur lui-même. Les derniers mots prononcés par Nico eurent l’effet d’une douche glacée. Ses yeux prirent un aspect de tristesse plus marqué encore qu’ils ne pouvaient déjà avoir. Un chuchotement.
Mérité?
Elle ferma les yeux un instant pour chasser les nuages qui venaient de s’installer et qui fonçaient ses prunelles, finit par le regarder approchant son visage du sien, laissant ses lèvres presque frôler les siennes en lui murmurant.
Nico, je ne vois pas ça comme un mérite d’être à tes côtés. Si je ne te mérite pas toi, alors je ne mérite personne. Tu ne m’as pas choisie, je ne l’ai pas fait non plus. On s’est retrouvé là un jour à se côtoyer et doucement le temps a fait le reste. Pourquoi pas celui que je croyais? On a nos faiblesses et nos différences, il va juste falloir apprendre à faire avec.
Construisons au lieu de se déchirer, avançons au lieu de reculer, profitons de ce que nous avons de temps imparti pour faire ce que nous désirons tous les deux.
Elle recula ses traits légèrement, baissant la tête sur ses dernières paroles qui elle l’espérait lui ferait comprendre les sentiments profonds qu’elle avait pour lui.
Elle chassa tout cela de sa tête par un mouvement infime, accompagné d'un léger soupir. Non elle voulait se battre pour ce qu’elle croyait être juste, pour ce qu’elle désirait construire avec lui et qu’elle n’avait jamais autant désiré avec quiconque. Monde de concessions, où il fallait oublier les rêves et mettre à terre son caractère pour baisser ses armes et la muraille construite pour se protéger, mais c’était si dur… Si peu elle…
Son baiser sur la peau fine de son poignet provoqua un frisson de sa nuque au bas de son dos, elle tourna alors son regard vers lui. Ewa n’avait même pas prêté attention au fait qu’elle soit là, posée et lui agenouillé à ses côtés, elle ne pouvait se voir mais elle savait se qu’elle ressentait, et se doutait qu’elle devait faire pitié par sa mine défaite et son corps recroquevillé sur lui-même. Les derniers mots prononcés par Nico eurent l’effet d’une douche glacée. Ses yeux prirent un aspect de tristesse plus marqué encore qu’ils ne pouvaient déjà avoir. Un chuchotement.
Mérité?
Elle ferma les yeux un instant pour chasser les nuages qui venaient de s’installer et qui fonçaient ses prunelles, finit par le regarder approchant son visage du sien, laissant ses lèvres presque frôler les siennes en lui murmurant.
Nico, je ne vois pas ça comme un mérite d’être à tes côtés. Si je ne te mérite pas toi, alors je ne mérite personne. Tu ne m’as pas choisie, je ne l’ai pas fait non plus. On s’est retrouvé là un jour à se côtoyer et doucement le temps a fait le reste. Pourquoi pas celui que je croyais? On a nos faiblesses et nos différences, il va juste falloir apprendre à faire avec.
Construisons au lieu de se déchirer, avançons au lieu de reculer, profitons de ce que nous avons de temps imparti pour faire ce que nous désirons tous les deux.
Elle recula ses traits légèrement, baissant la tête sur ses dernières paroles qui elle l’espérait lui ferait comprendre les sentiments profonds qu’elle avait pour lui.
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Localisation : Limousin/Marche -
Re: Premiers pas à deux...
Nico de Brassac Ven 8 Mai - 20:57
Construisons au lieu de se déchirer, avançons au lieu de reculer, profitons de ce que nous avons de temps imparti pour faire ce que nous désirons tous les deux.
Il la regarda un bref instant dans les yeux et un monde de silences non-dits, d'incompréhension et de frustrations s'abîma dans un néant où aucun des deux n'irait le rechercher. Un sourire naquit au coin des lèvres comtales avant qu'il n'inclinât la tête en signe d'assentiment.
Je ne demande pas mieux, mon ange. Oublions donc tout ça ! C'est réglé et désormais derrière nous. Que dirais-tu par commencer à me faire visiter notre demeure ? Je n'en ai eu qu'un petit aperçu et je suis impatient et curieux de découvrir le reste.
Nico de Brassac- Messages : 20
Date d'inscription : 02/05/2009
Re: Premiers pas à deux...
Ewaele Mer 13 Mai - 21:46
Elle le fixa un moment, se demandant s’il ne serait pas mieux qu’il fit le tour des pièces seul, et qu’il découvrit, à sa façon, ce qu’elle avait fait de leur demeure. Moment de réflexion avant de lui répondre, ne voulant pas le blesser par ses propos. Ewa était fatiguée de tout ce qui venait de se passer, mais ne voulait surtout pas l’avouer. Faire passer la pilule et le livrer à lui-même pour ouvrir la porte et visiter ce qui devait être leur chez eux.
Nico, non que je ne veuille t’accompagner mais j’ai une ou deux choses à faire. Peut être pourrais tu commencer à prendre possession des lieux sans ma présence? Prends ton temps, dés que je le peux je viendrai te rejoindre, je suis sûre de te trouver.
Sa poitrine se souleva difficilement mais elle préférait qu’il rentra dans certaines pièces sans elle. Y ayant déposé des choses à son intention, la rouquine désirait qu’il les découvrit sans qu’elle fût dans ses jambes. Après, peut-être à deux ils pourraient y revenir ou en parler.
Elle l’observa essayant de voir ce qu’il pensait de tout ça, puis finit par tourner le regard simplement, serrant ses doigts entre les siens pour mieux lui faire comprendre son besoin de souffler un instant peut être.
Nico, non que je ne veuille t’accompagner mais j’ai une ou deux choses à faire. Peut être pourrais tu commencer à prendre possession des lieux sans ma présence? Prends ton temps, dés que je le peux je viendrai te rejoindre, je suis sûre de te trouver.
Sa poitrine se souleva difficilement mais elle préférait qu’il rentra dans certaines pièces sans elle. Y ayant déposé des choses à son intention, la rouquine désirait qu’il les découvrit sans qu’elle fût dans ses jambes. Après, peut-être à deux ils pourraient y revenir ou en parler.
Elle l’observa essayant de voir ce qu’il pensait de tout ça, puis finit par tourner le regard simplement, serrant ses doigts entre les siens pour mieux lui faire comprendre son besoin de souffler un instant peut être.
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