[RP] Une petite souris chapardeuse...

**Abbygaelle** Mer 6 Mai - 14:38

Plusieurs semaines déjà quelle préparait les comtales dans le domaine de la comtesse de la Boesnière et du Comte de Brassac et elle n’avait jamais pris le temps vraiment de faire le tour du propriétaire. Il faut dire que cela ne se faisait pas vraiment parmi les gentes de hautes lignées et que le temps lui manquait cruellement pour vagabonder. Ses courses incessantes entre le château, son moulin, sa chaumière, son village, la gargote et j’en passe… Ses nuits étaient bien souvent courtes, ses nerfs sur le qui vive et son corps en mouvement perpétuel. Elle ne voyait plus ce qui l’entourait, les paysages, les bâtisses, les personnes. Il n’y avait plus que des soldats, des colistiers, des adversaires, des conseillers municipaux dans sa vie… La petite étincelle au fond d’elle tentait péniblement de ne pas lâcher prise mais courrait à sa perte. Bientôt elle s’éteindrait, pourtant au tout début de l’été qui s’annonçait torride, ne lui permettant plus de vivre que pour ses idées et ses fonctions, délaissant cette part d’intime qu’elle avait trop souvent mise de côté.

Arrêt en plein milieu de sa course. Non, cela ne se pouvait, cette étincelle qui brulait si fort autrefois ne pouvait s’éteindre ainsi sans qu’elle tente de la secourir. Une petite voix dans sa tête se réveilla, comme après une longue hibernation. Celle de sa sœur, qui traînait dans quelques lointains comtés, et qui n’aurait point aimé du tout cette situation pour sa cadette. La vie passe avant tout ma grande, ne laisse pas le reste envahir ton cloître.

Elle sortait tout juste de la tourelle des comtales et se dirigeait au pas de course vers de nouveaux conflits avec sa cap’. Sa place n’était pas trop à envier à cette heure alors une petite pause plaisir lui ferait grand bien… Prendre du plaisir, se laisser aller quelques minutes à savourer les secondes qui passent, se laisser guider par ses instincts et laisser en paix ce qui lui restait de cervelle, laisser parler son corps et ses pulsion plutôt que son esprit et sa raison….

C’est ainsi que ses pas la menèrent tout naturellement vers la cuisine. Bien oui, elle n’avait pas des origines bretonnes pour rien…Puis pour bien visiter une maison, il faut toujours commencer par la cuisine. Si elle est bien entretenue, tu peux être sure d’être en présence d’une bonne maîtresse de maison…. Ça c’est ce que disait encore une fois son aînée, pleine de lucidité dans ses vérités. Bon, là, il serait délicat de constater la qualité de la maîtresse de maison étant donné qu’une ronde de domestique cuisinait à sa place. Mais enfin, son estomac s’accorda avec sa sœur à mener ses jambes vers là ou le plaisir gustatif était de mise…

Elle passa sous une fenêtre ou elle entendit quelques éclats de voix puis plus rien… Ses hôtes étaient-ils en pleine scène intime ? Ou en querelle ? Elle ne le saurait mais se dit d’un coup qu’elle n’était peut-être pas vraiment dans son droit à se promener ainsi dans la propriété… Au lieu de faire marche arrière, c’est à pas de loup, avec quelques coups d’œil à la fenêtre en question, qu’elle se dirigea vers sa destination.

[Quelque part, cachée derrière une porte, dans la grande cuisine du domaine]

Son odorat lui fit rapidement trouver son chemin dans les dédales de couloirs et elle se glissa doucement vers la grande porte ouverte d’où s’échappait d’appétissants parfums, des fumées aux odeurs alléchantes, des voix fortes et sucrées qui laissait devinés la bonne nature de leur porteur et une tour noir de charbon qui indiquait que la cuisson du pain était en pleine préparation. Cachée derrière une porte, elle observa par la fente les va et viens des cuisiniers qui s’affairaient à préparer le repas comtale. Tous ses sens étaient en éveil, son corps réagissait à toutes les excitations qui se présentaient : les sons, les odeurs, les couleurs de partout, la chaleur apaisante, … le plaisir était au bout de ses lèvres, il ne lui manquait plus que goût dans sa bouche pour arriver à un plaisir satisfaisant…

Elle s’approcha alors discrètement de l’entrée, pris un tablier posé là et l’enfila rapidement avant d’avancer à pas lents, mine de rien, vers la première marmite qu’elle verrait… L'une d'elles était justement en train de chauffer sur le feu, seule dans un coin, surement pour laisser mijoter son contenu. Ce fut donc celle-ci qui fut naturellement choisie par notre aventurière en herbe et qui fut entrouverte rapidement… Un gros morceau de bœuf trempait avec quelques légumes dans un gros bouillon… Elle reconnut de suite quelques légumes de la région comme les châtaignes ou les pommes de terre mais n’en connaissait par certains… de toute façon, c’était la viande qui l’intéressait. Elle prit une fourche et en prit un morceau un peu plus petit qe les autres, le posa rapidement sur une table tout près, souffla dessus pour la refroidir et posa son regards sur le récipient qui se trouvaità côté. Une sauce… c’est ce qu’elle constata à l’ouverture du couvercle. Une louche, une cuillérée dans la soupe, une cuillérée, la même, sur la viande et elle apporta goulument son appétissant repas à ses lèvres…

Moment de délice intense… plaisir suprême… Il lui fallut tout de même quelques minutes pour s’en remettre, ainsi que pour constater sa moustache de sauce sur le haut des lèvres et le regard posé sur elle dans son dos… Ohoh….

Aldyr Jeu 7 Mai - 12:06

[Quelques jours avant les élections comtales, Domaine de la Boësnière/Brassac...La tourelle des comtales et...]

Les jours s'égrenaient comme un compte à rebours...Comme une clepsydre qui accélérait l'évacuation de son sable...Comme n'importe quel décompte, celui des élections approchant à grands pas, Aldyr n'y avait pas vraiment prêté attention. Ce fut d'abord, lorsqu'il s'engagea dans cette liste, sur un coup de tête, sur un coup de folie...Peut-être la même que celui de la tête de liste (bien que pour sa part, elle savait ce qu'elle faisait contrairement à son colistier Rochechouartais et vagabond...), une idée bien vague, intemporelle...dans une quinzaine de jours...Puis, lorsque le nombre de jours commença à se raréfier, l'échéance devint de plus en plus perceptible pour Aldyr, trop peut-être...Les débats d'idée entre colistiers avaient avancés, les prises de décisions et les futurs positionnements, prises de responsabilités, avaient été de plus en plus définis, précisés, jusqu'à ce qu'ils furent arrêtés...Comme figés en attente de la fin du compte à rebours. Aldyr, bien que de moins en moins dans le flou de cette échéance, appréhendait de plus en plus ce qu'il pourrait lui tomber sur le nez le temps post-élection. On le voyait à un poste que lui-même ne connaissait quasiment pas. Il l'avait précisé. On lui avait affirmer une aide évidente s'il en ressentait le besoin. Mais, il savait que dés le pied à l'étrier, il serait en quelque sorte seul, ouvert à la responsabilité, ouvert aux fautes et aux erreurs possibles...Et aux conséquences qu'ils pouvaient en découler. Les discussions sur le programme, puis le débat en gargote, entre autres, pouvaient permettre de ne pas trop s'interroger, voir douter, sur son avenir qui apparaissait de plus en plus pesant. Mais, depuis quelques jours, tout cela se faisait moins âpre et prolixe. Les interventions entre colistier, dans la tourelle des comtales, étaient de plus en plus espacées dans le temps...Le débat en place publique avait sûrement dû disperser un peu tout le monde. Pourtant, des choses méritaient peut-être d'être encore discutées, voir précisées. Il y avait encore des choses à faire, propre à l'élection, à la campagne en cours...

Aldyr naviguait donc entre ces tourelles, la capitale d'un Comté dont il aurait aimé peut-être fuir la trépanation un peu plus vite (mais il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même), pour les débats qui semblaient moins houleux que ce qu'il avait imaginé, et sur les routes du Comté, son séjour à Bourganeuf. Plus le temps était compté, moins il en avait pour lui ! Aldyr n'avait pas imaginé sa sortie de la Prévôté dans ces conditions. les échanges au sujet des idées sur les comtales avaient eu l'intérêt de lui faire oublier quelque peu son devenir, bien qu'il avait la sensation de n'être pas vraiment écouté...sa présence en gargote n'était que de principe...Il préférait laisser la parole à ceux qui la maniaient ou qui croyaient la manier...

Une pose, une parenthèse dans cet enchaînement d'événements, Aldyr se permit de prendre à un peu de temps. Il avait débarqué sur Bourganeuf quasiment en même temps que l'invitation qu'avait pu lui faire Ewaele en son domaine. Ni l'un, ni l'autre, il n'avait pu visiter, connaître les environs. Son activité à Bourganeuf ne se réduisait qu'à un travail journalier à l'église...Son statue de vagabond l'obligeait à cela pour le moment...Et à se nourrir via sa réserve de miches de pain...Il commençait à arriver à saturation de ce genre de met...la tourelle des comtales était assez calme...Aldyr ne sentait même pas l'envie d'y intervenir...ne connaissait pas le domaine à l'apparence bien tranquille...Ewaele semblait être seule dans son domaine. Mais, ses serviteurs devaient se cacher pour mieux s'afférer et être aux demandes de la propriétaire...

Aldyr entreprit un tour du domaine, essentiellement pour se dégourdir les jambes, mais aussi pour rompre sa monotonie alimentaire, si le pouvait. Très vite, ses pensées furent démenties par les va-vient des personnes chargées de l'intendance...la solitude du lieu n'était qu'apparence...pas de concentration de personne sur tout le site...Mais, seulement des passages fugaces et rapides, d'une pièce à l'autre, d'un côté et de l'autre du domaine trahissant la solitude des murs et montrant la bonne connaissance du domaine par les serviteurs. Par contre, aldyr ne savait pas où ses pas le menaient. Les serviteurs ne prêtaient pas attention à lui, voir ils semblaient ne pas le voir...même lui ne savaient s'ils avaient eu vent de sa présence...Chose qui ne serait pas très étonnante.

Après quelques pas perdus, peu de demi-tours, histoire de marcher plus qu'autre chose, sa marche fut guidée par une odeur...Celles des cuisines. Aldyr avait oublié que le moment du repas était proche. Sa préparation devait se faire pour les hôtes de marque, qui eux, semblaient ne pas vouloir montrer leur présence...Aux abords de cette pièce, Aldyr ralenti son pas pour laisser passer les cuisiniers dans leur va et vient, et pour ne pas trop se faire remarquer...Plus discrètement encore, il s'approcha de la porte laissée ouverte pour ne pas gêner les aller et retours. Au niveau de l'encolure, plus par curiosité, il risqua un œil, un rapide regard pour s'assurer que la pièce pourrait être vide, et voir s'il ne pourrait pas "emprunter" un peu de nourriture, sans que cela pourrait se remarquer, et qui ne ressemblerait pas à du pain...Aucunement, son regard fut attirer par la seule présence du moment dans la cuisine. Il vit une jeune femme près des marmites, penchée sur l'une d'elle, tablier autour du cou, une grande cuillère à la main, semblait-il. Aldyr eut un temps d'arrêt, pensant qu'une cuisinière était encore en lieu et place...l'endroit n'était pas libre et non propice pour son passage éclair en vue de chiper quelque chose…Il se détrompa rapidement, même de dos, la jeune femme qui semblait plus se restaurer que de goûter ce qui était sur le feu, lui disait quelque chose. Ce fut en remarquant, une partie, son visage, lorsque la cuisinière en herbe jeta plusieurs petits coups d’œil derrière elle, peut-être pour s’assurer qu’elle avait toute quiétude à avoir, qu’Aldyr reconnu Dame Abbygaelle, qui avait troqué son costume de colistière pour celui de cuistot. Costume d’apparence, car elle avait tous les réflexes d’un mauvais cuisinier…Ce n’était pas gouter aux plats en préparation ce qu’elle faisait mais tout bonnement prendre sa part qui ne lui était peut-être pas dû et voir en laisser aux invités si sa faim ne venait pas à bout du plat, complètement. Spectateur de cette scène, Aldyr ne pouvait s’empêcher de sourire et pensa qu’il n’était pas le seul à avoir comme projet de « visiter » le domaine…
Dame Abbygaelle semblait déterminer à vaincre le contenu de la marmite. La moustache de sauce autour de ses lèvres, de leurs commissures pourraient la trahir si elle ne s’essuyait pas avant de rebrousser chemin.

Profitant du temps où encore aucun serviteur n’était revenu, et pour surprendre quelque peu Dame Abbygaelle, bien qu’elle fut sur le qui-vive, Aldyr se présenta devant l’encolure de la porte, et poussa le battant jusqu’à ce qu’il toucha le mur voisin. Le bruit qui n’avait comme seul but de signifier à la cuisinière de circonstance, sa présence intempestive et indiscrète…

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