Cérémonie d'annoblissement

La Comtesse avait dit une ambiance intimiste. C’est donc tout naturellement la pièce la plus chaleureuse de la maison qui fut choisie pour les adoubements. La cérémonie avait été prévus au domaine quelques temps auparavant et tous les préparatifs avaient été pensés, aménagé et finalement mis en place pour l’occasion. Les cuisiniers finissaient en cuisine les dernières finitions. Les fleurs avaient été livrées quelques heures plus tôt, sentant encore la fraîcheur d’une cueillette matinale. La pièce avait été poussée et aménagée pour offrir un cadre accueillant et adapté aux circonstances…

Les servantes plaçaient les bouquets multicolores sur les commodes, en dessous des armoiries de la maison et de ci de là sur la table centrale qui accueillait le buffet. Des chandeliers illumineraient la pièce quand à la nuit tombée, les festivités commenceraient à s’achever. Des plats divers et variés, fruits frais et des salades assaisonnées d'une Sauce, pâtés et terrines, plats cuisinés et enfin douceurs emplissait la pièce d’un doux parfum… Et en boisson, Hypocras, vins et bières venait achever ce festin digne des grands banquets. Tout autour de la pièce, les valets poussaient machinalement les fauteuils des invités pour laisser la place centrale nue et à la vue de tous. C’est ici-même que la comtesse accompagnée de l’Héraut et des futurs anoblis, siégeraient pour célébrer ces adoubements. Enfin, dans le fond de la pièce, un quatuor à corde engagé spécialement pour l’occasion composé de deux vieles et deux luths. Accordant leurs instruments, ils s’apprêtaient à jouer pour les invités pendant le buffet et dans l’attente du début des festivités.

La jeune intendante regardait s’affairer tout ce monde, lançant des ordres à la volée, arrangeant tous les petits soucis qu’ils pouvaient rencontrer, les conflits entre domestiques, les ignorances de certains pour le bon gout et les étourderies d’autres. Un travail à plein temps qui ne lui laissait que peu l’occasion de se laisser aux rêveries. Elle le trouvait pourtant depuis sa toute dernière rencontre avec le charmant jeune homme qui avait livré les fleurs, le commis venu de Limoges qui lui avait offert une rose… Ne laissons pas vagabonder plus loin son esprit, se reconcentrer sur les questions qui s’imposent…

Mademoiselle ? Je n’puis trouver le chargé du lavage des affaires de Madame, que dois-je faire ?

Agnès tourna la tête et regarda la jeune servante qui venait pleurer pour un conseil dont elle connaissait déjà la réponse. Exaspérée et soufflant, elle s’échauffa la voix avant de crier sur la jeune ingénue.

Comment ça introuvable ? Bien cherchez mieux ! Il ne doit pas-être loin… Et si vous ne le trouvez pas, débrouillez vous pour que les dessous de la Comtesse soit propres et prêts pour la prochaine demi-heure, nous n’avons pas de temps à perdre !

Défigurée, la jeune domestique repartit en quête de solution, sachant pertinemment que c’est elle qui devrait se charger de cette tâche en plus des autres…Veillant à ce que tout soit parfait, l’intendante se concentrait sur sa liste qui se noircissait à mesure que sa plume barrait les choses faites. L’heure tournait et déjà les derniers mets étaient posés, les derniers ajustements rectifiés et les domestiques disparaissaient dans les coulisses pour laisser place aux futurs invités. La salle était très chaleureuse, à la fois intimiste pour une réunion d’amis et à la fois sophistiquée pour être digne du rang de la maison et de l’événement qui avait lieu. Manquait plus que la comtesse pour clore cette chorégraphie artistique et technique…

Vieille certes mais pas encore tout à fait délabrée...La vieille Marie Yvonne considérait les gens du château comme étant tout à fait déraisonnables....

Faire une cérémonie dans l'état de monsieur vraiment!!!

Elle bougonnait la vieille , en breton comme elle savait le faire en effrayant les jeunes servantes qui avaient le malheur de croiser son chemin...Salon...Inspection des travaux finis , doigts passant sur le bois pour vérifier l'absence de poussière. reniflement satisfait...

Fi ten Diou...Mais... Mais...Comment se fait il qu'il y ait personne ...crénom de Saint Anne d'Auray...Pis la jeune fille dehors...Elle veut prendre un bain dans la fontaine... Pis évidemment personne...Serait plus que temps que la comtesse serre la vis à tout ce petit monde...De mon temps moi je vous le dis...

Repliant ses jupons elle fila derechef au poste de garde , prête à enguirlander quiconque de mettrait sur son passage histoire de faire passer un mal de tête dû à l'absorption abusive de chouchen artisanal.

Comment ne pas s’empêcher de sourire, elle se revoyait quelques années plutôt aussi à l’aise que la jeune femme dans les cérémonies en tout genre. La regarder faire, chaque mimique, chaque parole auraient pu être sienne dans une époque antérieure. Lui sourire pour la rassurer peut être ? Ou simplement la mettre à l’aise, cette cérémonie resterait intimiste et personne ne mangerait l’autre. Tournant la tête vers Nith elle lui adresse à lui aussi un sourire et d’un simple geste de la main avant de reprendre la conversation, les invita à pénétrer dans la pièce où les anoblis recevraient bientôt leur fief.

Pat, Nith, si vous voulez bien vous donnez la peine. Je pense que les autres ne vont pas tarder. Puis se tournant vers la jeune femme. Merci Damoiselle, mais pour ce qui est de l’entretien de la demeure il faudra vous adresser à mon intendante Agnès, tout le mérite lui revient. Hélas moi je ne suis que trop peu là pour recevoir vos compliments, mais je lui transmettrai, je suis sure qu’elle sera ravie.

Elle s’arrêta et proposa des fauteuils… Le voyage s’est-il bien passé ? La route fut-elle agréable ? Vous désirez peut être vous désaltérer ? Elle se tourna vers le buffet pour être sure que tout était bien installé et que son invitation ne ferait pas un flop. Ewaële chercha Marie Yvonne du regard, s’assurant que les serviteurs n’avaient pas eu, eux, non plus un souci pour arriver jusqu'à cette pièce.

Le Capitaine ne fut pas abusé par le sourire de l'énigmatique Dame Brunhlde,un sang guerrier coulait sans nuls doutes dans les veines de la jeune femme.Il le lui rendit sous la forme d'un léger rictus.
Louis Vonafred avisa un bassin dans la cour,les tache de sang sur son haubert auraient certainement fait mauvaise impression en ce lieux de paix.
Sa dernière rencontre sur un nœud avait agrémenté son palmarès déjà fort honorable.
Chassant un sourire malsain, le jeune Dublith se faufila discrètement dans les salons,à la suite de Dame Brunhilde,il observa les protagonistes.
Pat légèrement à l'écart admirait la beauté du parc au travers d'une porte fenêtre.
Vinou était là, vêtue de blanc, souriantes aux invités de cette cérémonie qui serait sans nuls doutes fort émouvante.
Il se concentra sur l'évenement, chassant d'un trait sa difficile campagne comtale, la guerre et la mobilisation des Teutoniques,ses relations orageuses avec sa douce... Sujets qui occupaient ses pensées à longueur de journée.

Le jeune seigneur se composant un visage de circonstances,se rapprocha, prêt à présenter ses devoirs à la Comtesse et à saluer sa Dame.

Pas le temps de répondre à la jeune fille avec qui elle discutait que du monde s’engouffrait dans le salon et, parmi eux, Virginia toute en beauté. Elle s’excusa, alla à sa rencontre, lui rendit sa bise et serra ses doigts entre les siens avec délicatesse. Elle regarda les gens nouvellement arrivés, faisant quelques petits signes de tête pour les saluer en attendant de pouvoir faire réellement mieux, ne s’inquiétait pas du service, Agnès présente, savait fort bien ce qu’elle avait à faire.

Je suis ravie de te revoir Virginia, et ta présence en ma demeure m’emplit de joie. J’espère enfin connaitre tes amis dont tu me parles tant dans tes courriers, et aussi pouvoir te présenter mon fiancé… Puis sur un ton plus bas… Enfin s’il peut venir nous rejoindre. Mais je te laisse à tes invités, considère-toi ici chez toi. Elle lui sourit de plus belle et la laissa s’envoler avant de revenir vers le héraut qui, au milieu de ce brouhaha, avait été un peu abandonné.

Elle se saisit de deux verres au passage sur un plateau qui lui passait sous le nez et se rendit vers Nith. Très cheeeeeeeeeeeeeeeeeeeer Duc, le temps doit vous sembler bien long à patienter ainsi. Peut-être qu’un hanap de prune vous conviendrait? Elle ne put retenir un petit sourire en coin. Tenez, cela nous permettra d’attendre la fin des accolades et l’arrivée de tous les invités, ou presque. Dés que les deux mis à l’honneur seront là, nous pourrons commencer. Reprenant plus bas… Et si vous me guidez tout le long de cette cérémonie, cela ne sera pas de refus car je reconnais faire là un baptême…

Elle porta le verre à ses lèvres, essayant de suivre les pérégrinations de chacun tout en affichant un air détendu. Après tout ce n’était pas elle qui serait mise en avant ce soir et cela lui convenait parfaitement. Elle n’avait jamais été très cérémonie et c’était la première qui s’organisait dans le domaine qu’ils avaient choisi avec Nico pour vivre aussi souvent qu’ils le pouvaient ou pourraient.

Elle souriait, d'un vrai sourire joyeux. Comment pouvait-il en être autrement en retrouvant Ewa en sa demeure ? Les deux jeunes femmes ne s'étaient pas perdues de vue lorsque Vinou avait emménagé en Périgord, que du contraire. De longues missives avaient été échangées, des missives d'amitié, de nouvelles, de soutien, d'aide, ... La jeune femme était loin de se douter de l'importance que son amie avait pris dans le Royaume. Pour elle, elle restait Ewa, rousse au caractère fort mais d'une simplicité et d'une gentillesse hors du commun et avec un sens de l'humour plus que certain. Elle riait encore de la réaction amusée et agacée de celle-ci lorsqu'on l'appelait "Dame" et bien plus encore lorsqu'on l'appelait "Votre Grandeur". Chose que bien évidemment la jeune sarladaise ne manquait pas de faire en début et en fin de chacune de ses bafouilles... Elle avait eu la grande chance de la retrouver Comtesse du Limousin lorsqu'elle même était devenue maire de Sarlat. Son aide et ses enseignements lui avaient été plus que bénéfiques et elle ne saurais jamais comment l'en remercier. Et puis, il y avait cette cérémonie, cadeau qui scellerait un peu plus leur amitié mais qui surtout touchait la jeune femme au plus profond d'elle-même.

Manifestement, Pat ne se sentait pas des plus à l'aise, ce qui fit doucement rire Vinou. Elle qui la pensait partout comme un poisson dans l'eau avait trouvé une circonstance dans laquelle son amie ne l'était pas. Pour preuve, la voilà qui déblatérait sur la beauté des bouquets de fleurs. Certes, ceux-ci étaient absolument magnifiques mais n'étaient pas le sujet de prédilection de sa jeune amie, plutôt encline aux réparties bien senties et plus spirituelles mais cela ne manquait pas d'un certain charme et surtout de piquant.

Oui, me voilà, j'ai enfin trouvé le chemin du salon ... Tu as raison, les fleurs sont absolument divins, les hortensias, freesias, narcisses, viburnum et les chatons de ce bouquet ce marient à la perfection. Que dire de celui-ci ? Ce mélange de roses aqua, de roses amélia, d'eucalyptus, de symphorine rose, de panicum, d'arum mango et de mousse naturelle est tout à fait audacieux mais du plus bel effet.

Sachant que ce n'était pas du tout la tasse de thé de son amie, Vinou la laissa à sa contemplation pour observer le reste de la pièce et Bryn. Celle-ci avait fait un véritable effort vestimentaire, elle avait mis une robe pour l'occasion, un vêtement de fille comme elle le disait si bien. A nouveau, elle lui dit d'un air le plus innocent du monde, ayant des difficultés à contenir la malice qui risquait de percer dans sa voix.

Tu vois que tu peux être tout ce qu'il y a de plus ravissante, ma Bryn, quand tu le veux bien évidemment ... Je vais te présenter à notre hôte, suis m...

Elle ne termina pas sa phrase, interrompue par un léger picotement dans la nuque. Il venait d'entrer, elle le sentait, elle le savait sans encore l'avoir vu. Sa respiration, qu'elle n'avait pas remarqué avoir retenue jusqu'ici, se relâcha soudain, les tensions qu'elle avait dans le cou et les épaules se dissipèrent comme par enchantement, elle ferma doucement les yeux pour savourer cette venue tant espérée. Lentement, elle se retourna vers lui, son sourire éclairait maintenant son regard azur, elle s'approcha de lui. Sa démarche se fit encore plus légère, elle avait à présent l'impression de survoler la pièce. Elle lui tendit les mains dans un geste de complicité retrouvée. Sa voix se fit voilée par l'émotion.

Vonafred ... Merci ...

Je suis là on peut commencer.

Vinou éclata d'un rire joyeux. il n'y avait rien de mieux que le très jeune Lotx pour alléger l'atmosphère. Mentalement, elle le remercia de cette interruption toute en discrétion, comme toujours. C'est à peine si elle avait entendu la porte claquer, non, grincer, le bruit sec du vase tombant par terre à cause d'un simple et très léger frôlement de manche... Décidément, elle avait bien fait de prévenir Ewa que ses amis risquaient d'être un peu, juste un tout petit peu, turbulents voire dissipés.

Pat, Bryn, Vonafred, Lotx, laissez moi vous présenter mon amie Ewa. Elle ajouta malicieusement, Sa Grandeur Ewaële de la Bösnière. Ewa, voici Pat, qui comme tu le sais probablement déjà est le Tribun de notre ville. Brunhilde, est mon aide de camp personnel. Vonafred, le Capitaine du Périgord et ... mon homme. Lots, le Grand Prêcheur Trucomachinchosiste de notre Comté. Pat, Bryn, Vonafred et Lotx, je vous présente Ewaële, notre hôte.

Ah ben il ne manquait plus que cela… Heureusement elle avait avalé la prune gouleyante qui se trouvait dans sa bouche peu de temps avant, il s’en était fallu de peu qu’une jolie fontaine naturelle d’alcool ne prenne place au milieu du salon. Bien que fontaine, elle aurait été vite tarie vu la petite gorgée qu’elle venait de prendre. Bref ! Laissant à nouveau le héraut au milieu d’une conversation où le pauvre n’avait décidément pas le temps d’en placer une, non qu’elle était trop bavarde, mais on faisait appel à elle de la façon qu’elle préférait!

Redressant son museau qui se mit à tortiller comme à son habitude, elle sourit à Virginia. Décidément elle n’en loupait pas une et, si elle avait décidé d’essayer de voir sa réaction en la nommant ainsi, et bien toute Comtesse qu’elle était, elle n’en montrerait rien. Elle avait déjà fait abstraction de l’arrivée fantastique ou plutôt fort bruyante d’un jeune homme, sachant que ces gens se chargeraient de chaque chose incontrôlable dans ces cas là. Bon et bien contre mauvaise fortune, bon cœur, elle accrocha un délicieux sourire à ses lèvres et oublia très vite les « grandeurs » dont on venait de l’affubler même si cela était réellement le cas.

Elle fit un simple signe de tête et s’approcha de la petite troupe d’amis et les salua comme il se devait. Pat, oui nous avons pu échanger deux mots déjà, Dames, Sieurs, permettez moi de vous souhaitez la bienvenue icelieu. J’espère que vous avez fait bonne route jusqu’en Limousin, et que le moment que nous allons partager en l’honneur de deux personnes qui me tiennent à cœur vous sera agréable.

Zabou avait réussi a passer le flot de personnes qui attendaient a l'entrée, elle franchit les grandes portes, tout intimidée.
Les lieux etaient magnifiques, ce qui avait pour resultat qeu Zabou se sentait encore plus mal a l'aise at pas a sa place....
Elle chercha Pat du regard mais n'appercu personne, elle continua d'avancer quand elle appercu au moin un groupe de personnes ou elle entrappercu Pat et Bryn en autres...
Elle s'en approcha, en essayant de se faire la plus discrete possible...Et prit place a cote de Pat avec un grand sourire en ayant l'air le plus naturel possible...

Inquiète à l'idée de se perdre dans cet immense domaine, Johane ne quittait pas Kremoseu d'une semelle et le suivit dans le salon où se trouvaient déjà beaucoup d'invités. Beaucoup d'inconnus... sauf Ewaele qui était là, mais déjà très occupée. Johane saluait chaque personne d'un signe de tête discret, agrémenté d'un sourire, ne sachant pas à qui elle avait à faire. Le salon où tout le monde était réuni devint légèrement plus sombre soudainement, d'un geste machinal, elle glissa sa main dans la poche de sa jupe et joua du bout de ses doigts avec les quelques cailloux qui s'y trouvaient. Elle chercha anxieusement Kremoseu du regard... il était là, à deux pas, toujours égal à lui même... envie d'être seule avec lui, tout contre lui... mais ça n'était pas le moment ni l'endroit. Elle surmonta son angoisse et se rapprocha de lui, souriante et murmura à son oreille je t'aime Kremo